Stéphanie Jaumotte
Legal13 octobre, 2023

Stéphanie Jaumotte :"l’écriture me passionne"

Wolters Kluwer attire de nombreux professionnels de haut niveau. Des professionnels qui ont à leur actif des publications de premier plan et qui savent comment combiner l’écriture avec d’autres fonctions (sociales) et leur vie privée. Qu’est-ce qui les motive et comment parviennent-ils à combiner ces rôles ? Telles sont, entre autres, les questions que nous avons posées à Stéphanie Jaumotte, associée au sein du cabinet Massager Avocats. Elle est spécialisée en droit de la famille.

Stéphanie Jaumotte

Fonction : avocat au barreau de Bruxelles
Bureau : cabinet Massager Avocats, depuis 12 ans

Spécialisation : droit de la famille

Auteur (depuis 2015) du : 
Droit familial : modèles et commentaires pratiques

Co-auteur de l'ouvrage : 
Droit familial : étude pratique et transversale
(nov 2023)

Stéphanie Jaumotte
Membre du comité de rédaction de la revue : Actualités du droit de la famille
 
Livre préféré : L’écume des jours, de Boris Vian. C’est un livre particulièrement poétique qui m’a transportée dès la première fois que je l’ai lu.


Hobbies
: la lecture, les voyages avec mon mari et tous les loisirs créatifs de manière générale (couture, lecture, dessin, …)

Pourquoi avez-vous étudié le droit ?

Au départ, je voulais enseigner les mathématiques dans le secondaire. J’ai toutefois suivi les encouragements de ma famille et ai entrepris des études en droit. Une fois sur les bancs de Saint Louis (USL), j’ai su que c’était le bon choix et que je me dirigerais vers le droit familial. 
 

Pourquoi avez-vous décidé de vous spécialiser dans le droit de la famille ?

Pour la dimension humaine et sociale du droit de la famille. Cela m’intéressait plus que les autres matières : je me sens utile et disponible pour les personnes qui me consultent.

Quel est votre arrêt préféré ?

Nous avons tous, je pense, des dossiers qui nous tiennent davantage à cœur, qui nous touchent. Par exemple, je me rappelle au début de ma carrière avoir réussi, à force d’un travail acharné dans l’urgence, à récupérer un petit garçon qui avait été enlevé par son père pour qu’il soit rendu à sa mère. Ce n’était pas « un arrêt de principe » qui serait cité dans les auditoires. À mon sens, ce ne sont pas nécessairement les grandes décisions qui sont les plus importantes, mais celles qui font la différence de manière concrète. On sait alors pourquoi on fait notre métier, on se rend utile.

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Comment est née votre première publication ?

C’était en 2015, Wolters Kluwer m’a proposé de mettre à jour le chapitre sur le divorce par consentement mutuel publié dans l’ouvrage à feuillets mobiles « Divorce. Commentaire pratique », ce que j’ai accepté avec enthousiasme. Ensuite, on m’a proposé d’écrire en français un livre correspondant au recueil de modèles en matière de divorce qui venait d’être publié en néerlandais (« Huwelijk en (echt)scheiding: een modellenboek » de S. Brouwers). Après réflexion avec la maison d’édition, nous avons décidé d’étendre la version francophone à d’autres domaines du droit familial. C’est ainsi qu’est né mon livre Droit familial : modèles et commentaires pratiques, publié en 2017 et qui a fait l’objet d’une mise à jour en 2020. J’ai continué par la suite à mettre à jour d’autres chapitres de l’ouvrage « Divorce : commentaire pratique ». Cette année j’ai eu la chance de participer à la publication prochaine de l’ouvrage collectif en droit de la famille (Droit familial : étude pratique et transversale, parution en novembre 2023). 
J’apprécie également l’envie partagée au sein du comité de rédaction de livrer une revue de qualité 

Depuis 2022, vous êtes membre du comité de rédaction de la revue Actualités du droit de la famille. Qu'est-ce que cela représente pour vous ?

C’est enrichissant. Cela me permet d’aborder ma profession sous un autre angle, de lire de nombreuses décisions, de me tenir informée et de faire évoluer ma pratique. J’apprécie également l’envie partagée au sein du comité de rédaction de livrer une revue de qualité. 

Que signifie l'écriture pour vous ? 

L’écriture me passionne. Elle me permet de consacrer davantage de temps à des réflexions juridiques, détachées du caractère émotionnel inévitablement présent dans les dossiers familiaux.  

De quoi êtes-vous fière lorsque vous regardez votre
carrière ?

C’est une question difficile. Je n’étais pas une étudiante brillante et je ne me serais jamais imaginée là où je suis aujourd’hui. Je me suis imposée quelques difficultés (un baccalauréat bilingue et un master complémentaire en néerlandais) qui m’ont permis de trouver mon premier job et de rejoindre ensuite mon cabinet actuel. J’ai saisi ensuite les opportunités qui se sont présentées, quitte à sacrifier quelques weekends dans l’aventure en multipliant les publications sous le regard toujours encourageant et soutenant de mon époux. J’ai donc beaucoup travaillé ces dernières années, mais je suis aussi consciente d’avoir eu de la chance. 
Les maisons d’édition permettent aux auteurs de publier de manière qualitative des ouvrages et articles de revue et d’en proposer l’accès au plus grand nombre grâce notamment à des bases de données, comme Jura. 

Comment voyez-vous le rôle Wolters Kluwer en tant qu'éditeur, en général ?

Le rôle des maisons d’édition, et de Wolters Kluwer en particulier, est essentiel. Elles permettent aux auteurs de publier de manière qualitative des ouvrages et articles de revue et d’en proposer l’accès au plus grand nombre grâce notamment à des bases de données, comme Jura. 

Comment voyez-vous la révolution numérique, le développement de l’intelligence artificielle et ses implications pour le rôle de l’auteur tel que nous le

connaissons aujourd’hui ?

La révolution numérique constitue une plus-value pour les auteurs car nos ouvrages sont beaucoup plus accessibles. Dans un monde qui évolue sans cesse, il est intéressant d’avoir accès aux publications en ligne. Quant à l’intelligence artificielle, elle me rend plus perplexe : les professions juridiques nécessitent rigueur, réflexion et capacité rédactionnelle, et je suis toujours consternée de recevoir des lettres de motivation rédigées par des logiciels…  

Quels sont les éléments qui contribuent à faire d'une personne un bon auteur ?

La passion, j’imagine. Elle donne l’envie d’approfondir une question juridique et de partager ses réflexions de manière claire et intelligible, en suscitant de nouveaux débats, le cas échéant. 

Quels conseils donnerez-vous aux jeunes auteurs qui débutent leur activité d'écriture ?

Je dirais qu’il est important de faire preuve d’humilité et de se remettre en question, d’avoir conscience qu’on peut se tromper et être capable à ce moment-là de le reconnaitre. 

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