L’analyse des risques dans le cadre du bien-être au travail représente une mission importante. C’est l’essence de la nouvelle approche introduite par la directive-cadre européenne et la loi belge relative au bien-être en 1989 et 1996. Outre la prévention régie par des règles, la problématique de la santé et de la sécurité doit être traitée au niveau de l’entreprise dans le cadre d’une politique axée sur les risques intégrant un système dynamique de gestion des risques. Elle doit se baser sur une analyse des risques (IER) similaire.
Toutefois, les risques et l’analyse des risques sont des sujets ardus et mal compris. Ils requièrent une réflexion et des connaissances spécifiques, une vision et un référentiel propres ainsi qu’une méthodologie appropriée. Tous ces éléments sont rarement présents au sein de l’entreprise. La formation des conseillers en prévention fait cruellement défaut dans ce domaine. Les idées fausses, les déclarations confuses et trompeuses de la part d’un grand nombre de services de soutien et de personnalités de premier plan sont légion. Dans la pratique, des analyses de risques ciblées et judicieuses ne sont pas monnaie courante. La nouvelle approche, l’analyse des risques et le monde de la prévention n’inspirent pas encore confiance.
L’utilisation d’une terminologie correcte et d’un langage clair est un premier pas dans la bonne direction. Il faut arrêter de brandir la notion d’analyse des risque pour tout ce qui n’en est pas une dans la réalité. Un contrôle de conformité, un audit, une enquête auprès du personnel, une analyse des défaillances et autres ne sont pas des analyses de risques. L’analyse des risques est une mission complémentaire qui s’ajoute aux autres missions nécessaires (contrôles de conformité, procédures d’introduction, gestion des éléments d’entreprise et études des sinistres).
Avant d’effectuer une analyse des risques, un bon fonctionnement de base en matière de PPT doit être organisé et mis en œuvre. Celui-ci est principalement axé sur les éléments de l’entreprise (travailleurs, équipements de travail, équipements de protection, agents, lieux de travail, postes de travail et structures organisationnelles). Cela permet de disposer d’éléments d’entreprise sûrs et des données nécessaires pour la réalisation de l’analyse des risques. Le système de gestion SAR est un outil utile pour une approche structurelle.
Grâce à l’analyse des risques, les risques résiduels présents dans l’entreprise sont répertoriés et évalués (article 5 Loi relative au bien-être). Cela permet de distinguer, à l’issue de la hiérarchisation, les risques les plus importants et de les traiter en priorité. L’analyse des risques nécessite une approche systémique. En plus du danger et du dommage, ce sont les circonstances qui déterminent le risque. Un risque et les facteurs qui le déterminent sont des grandeurs sans dimension qui ne peuvent être déterminées que de manière relative.
La méthode SARIER comprend un système logique et bien développé visant à identifier les risques et en déduire les dommages pour la santé. Il est possible ainsi de déterminer le facteur de gravité d’un risque. En analysant les circonstances et en distinguant les facteurs d’aggravation et de réduction des risques, on peut estimer la probabilité de survenance du risque. Le SARIER-o-graaf guide l’analyste tout au long du processus de détermination et d’évaluation du risque. SARIER ne fait qu’appliquer dans la pratique, ni plus ni moins, les principes généraux en matière d’analyse des risques (article I.2-6 du Code du bien-être).