Alors que le monde fait face à un paysage économique difficile, 2021 promet d’être une période de test pour les entreprises du monde entier, ainsi que pour les banques qui les servent et les soutiennent. Dans un contexte où les entreprises clientes réagissent à l’incertitude économique émergente, les banques doivent évaluer leurs pratiques de prêt afin d’obtenir une idée claire de l’impact du climat financier sur la croissance et la performance de leur activité.
Avant même que la pandémie de Covid-19 ne fasse des ravages dans l’économie mondiale, perturbant le commerce mondial et obligeant les entreprises à repenser leurs plans, les banques étaient confrontées à un environnement difficile. La tendance globale vers des taux d’intérêt bas a abouti à une chute brutale en 2020 qui, combinée à l’incertitude liée à la croissance des entreprises, voire à leur survie, laisse entrevoir la perspective de pertes substantielles. La combinaison de la baisse des marges d’intérêt et du risque accru de pertes sur prêts signifie que les banques doivent planifier soigneusement l’avenir.
Cette incertitude planant sur l’évolution future des taux exerce une pression sur les marges nettes d’intérêt, ce qui en fait une préoccupation majeure des banques et des régulateurs. Cela apparaît également dans un contexte où les banques sont aux prises avec une croissance sous-jacente de la complexité de la trésorerie et de la gestion des risques actifs-passifs (ALM), qui dure depuis un certain temps déjà.
Dans ce contexte, les banques se rendent compte qu’elles doivent gérer leur bilan de manière proactive afin de maintenir la croissance et d’améliorer la rentabilité. Elles doivent analyser leurs pratiques de prêt et identifier les sources de financement ainsi que les objectifs de prêt éligibles, afin d’assurer une bonne gestion des prêts. Les banques doivent également bien comprendre leur exposition au risque de taux d’intérêt et de liquidité, évaluer la combinaison de produits à taux variable et fixe et ajuster leur stratégie face à l’évolution de la dynamique du marché.
Tout cela implique nécessairement une réévaluation de la capacité de leurs systèmes internes à réagir rapidement aux conditions économiques changeantes, qui peuvent avoir un impact sur le risque et les rendements du bilan.
L’incertitude économique récente a testé l’adéquation des systèmes internes utilisés pour surveiller et gérer le risque de bilan, et de nombreuses banques arrivent à la conclusion que les solutions ponctuelles existantes ne seront pas à la hauteur des demandes des services des risques et des finances pour modéliser de nombreux scénarios commerciaux et de risque.
Les systèmes qui modifiaient les scénarios en quelques jours et semaines ne sont plus acceptables au vu de la nécessité d’intégrer des données commerciales et de générer des analyses basées sur des scénarios reposant sur des données, qui sont indispensables non seulement pour répondre aux régulateurs, mais aussi pour informer correctement les dirigeants et les décideurs. Ces facteurs contribuent à renforcer les attentes des régulateurs vis-à-vis des banques en ce qui concerne la mise en place de capacités de calcul avancées et la vitesse de traitement, couplées à une gouvernance plus forte exercée sur cette fonction.
La réponse des banques
Pour de nombreuses banques, la situation montre la nécessité d’une transformation vers des systèmes et des processus capables de relever le défi émergent. Les banques cherchent désormais à combiner les capacités de modélisation des systèmes ALM avec la gouvernance et la portée des systèmes de planification et la puissance analytique des outils de BI avancés. Ce n’est qu’ainsi qu’elles pourront être sûres de maintenir et peut-être même d’améliorer leur rentabilité.
Dans le cadre de cette nouvelle approche, les banques ne limitent plus la gestion actif-passif à la conformité réglementaire. Selon l’opinion dominante, elles peuvent aller au-delà de la simple conformité jusqu’à la création de valeur commerciale grâce à une modélisation de scénarios flexible qui leur donne une vision véritablement exhaustive des facteurs de risque ayant une incidence sur les performances futures de l’entreprise.
Cette approche implique une évaluation du risque actif-passif, du risque de liquidité, du risque de crédit et de la planification opérationnelle des activités. Pour tirer parti de l’adoption de ce type d’approche proactive de la gestion de la rentabilité ajustée en fonction du risque, les banques doivent mettre en œuvre plusieurs capacités clés. Il s’agit notamment de méthodologies et de processus de gestion des taux d’intérêt et d’optimisation du bilan qui servent de cadre pour une modélisation de scénario avancée rapide et efficace.
Les banques doivent également analyser les résultats de leurs modélisations de scénarios. À cet effet, elles ont besoin de la puissance d’analyse nécessaire pour évaluer rapidement les options qui s’offrent à elles au fur et à mesure qu’elles réagissent aux évolutions du marché, afin de maintenir et d’améliorer leur rentabilité.
Enfin, les banques doivent agir pour donner suite à cette analyse. Cela les oblige à mettre en place les outils d’information de l’équipe de direction nécessaires pour permettre au personnel de première ligne, en contact avec le client, d’exécuter la ou les options de réaction rapide choisies, ainsi qu’à mettre en place des processus et des mesures qui permettront à l’équipe de direction d’évaluer le succès ou non d’une mesure donnée.