Le modèle traditionnel du tarif horaire, pierre angulaire de la stratégie de facturation des cabinets d’avocats, pourrait être mis à l’épreuve par les nouveaux rendements induits par l’IA. Le rapport d’enquête 2024 Avocats et Juristes face au futur révèle que le secteur juridique perçoit de potentiels changements au sein des modèles économiques traditionnels, avec pour origine l’impact de l’IAG comme le recours à des fournisseurs externes pour soutenir les professionnels du droit
Selon l’enquête 2024 Avocats et Juristes face au futur, l’effet de l’IAG sur la tarification à l’heure constitue l’un des sujets les plus vivement débattus. Pas moins de 67 % des directions juridiques et 55 % des cabinets d’avocats s’attendent à ce que les rendements induits par l’IA altèrent la prédominance de la facturation à l’heure, tandis que 20 % s’attendent même à un impact conséquent.
L’impact de l’IAG sur les modèles économiques du secteur
« L’IAG va entraîner une refonte fondamentale des modèles économiques des entreprises : c’est inévitable, déclare Robert Ambrogi, auteur du blog LawSites et du podcast LawNext. À mesure qu’elle prendra en charge davantage de tâches chronophages et qu’elle optimisera davantage de tâches plus complexes, de plus en plus de cabinets basculeront de la facturation à l’heure vers des modèles alternatifs comme le forfait, l’abonnement ou la tarification à la valeur. L’IAG peut également entraîner des réductions de frais généraux et d’effectif, permettant aux entreprises d’offrir des prix plus compétitifs et aux clients de n’en attendre pas moins. »
L’externalisation auprès de fournisseurs de services juridiques alternatifs (ALSP)
L’IAG mise à part, on assiste à une tendance constante : l’externalisation des activités vers des fournisseurs de services juridiques alternatifs (ALSP). La plupart des cabinets d’avocats et des directions juridiques commencent à les voir comme des partenaires de choix plutôt que des menaces.
Parmi les tâches les plus fréquemment mentionnées, plus de la moitié (57 %) des professionnels du droit sondés envisagent d’externaliser l’automatisation des documents, presque la moitié (49 %) comptent réaffecter la recherche juridique et les tâches d’analyse, et 48 % cherchent à recourir aux ALSP pour la rédaction et la révision des contrats. Cette approche permettrait aux cabinets d’avocats et aux directions juridiques d’optimiser leur efficacité opérationnelle et, au bout du compte, de faire des économies.
Une plus faible demande pour les juristes juniors et les assistants juridiques ?
« Il est fortement probable que l’IAG réduise significativement le besoin de certaines catégories de juristes, particulièrement celles engagées dans des tâches routinières, répétitives et laborieuses, affirme Stefano Mele, Associé chez Gianni & Origoni. L’automatisation de ces tâches mène non seulement à plus d’efficacité, mais également à la réduction de la demande pour les juristes juniors, les assistants juridiques et le personnel de soutien qui remplit traditionnellement ces fonctions. »
Heureusement, les professionnels du droit considèrent avec optimisme leurs capacités d’adaptation à ce paysage en perpétuelle mutation. Plus de la moitié des participants à l’étude (56 %) se disent bien préparés à ajuster leurs pratiques professionnelles, offres de services, flux de travail et modèles tarifaires en réponse à l’intégration des technologies d’intelligence artificielle. Cette adaptabilité constitue une caractéristique charnière à mesure que l’IAG poursuit son évolution et s’intègre davantage dans le secteur juridique.
Pour lire l’analyse complète sur les tendances du secteur juridique, téléchargez le nouveau rapport d’enquête 2024 Avocats et juristes face au futur de Wolters Kluwer >>