Wolters Kluwer attire de nombreux professionnels de haut niveau. Des professionnels qui ont à leur actif des publications de premier plan et qui savent comment combiner l’écriture avec d’autres fonctions (sociales) et leur vie privée. Qu’est-ce qui les motive et comment parviennent-ils à combiner ces rôles ? Telles sont, entre autres, les questions que nous avons posées à Séverine Ségier, avocate et rédactrice en chef de la Revue générale de fiscalité et de comptabilité pratique.
Fiscalité et comptabilité 10 octobre, 2023
Séverine Ségier : “Je suis très sensible à la diffusion écrite des connaissances”
Séverine Ségier
Fonction : avocat au barreau de Bruxelles, Chargée de conférences à la Solvay Business School, et rédactrice en chef de la revue RGFCP
Bureau : Bucklaw
Spécialisation : fiscalité du patrimoine
Livre/publication préféré(e) (au sens large) (chez Wolters Kluwer) : RGEN
J’aime écrire sur ce que je voudrais connaître, afin, au terme de la rédaction, d’avoir élargi mes connaissances.
Comment avez-vous accédé à la profession de rédactrice (en chef) ?
Ce fut une suite naturelle de ma qualité de membre du Comité de rédaction durant un certain nombre d’années, et de mon intérêt pour le monde de l’édition scientifique.Qu’est-ce que le fait d’être auteur/rédacteur (en chef) chez Wolters Kluwer vous a apporté/qu’est-ce que cela a signifié pour vous ?
La satisfaction de maintenir et développer une revue de qualité et d’accomplir une tâche utile pour la communauté scientifique. Je suis très sensible à la diffusion écrite des connaissances, et faire partie de ce processus est donc un accomplissement personnel. C’est une fonction qui implique un travail administratif significatif et relativement chronophage, une bonne dose de diplomatie et de patience, et parfois un certain goût du risque, car certains écrits publiés peuvent interloquer, voire déranger. Mais ce sont des choix d’édition positifs, car notre Revue accorde une attention particulière au fait d’offrir une tribune à toutes les opinions doctrinales, tant qu’elles sont étayées et documentées. Au fil du temps et des sensibilités interpersonnelles, j’ai pu construire une relation de respect et de confiance avec bon nombre d’excellents auteurs, connus ou moins connus, dans différentes professions et fonctions liées au droit comptable et au droit fiscal, et ces collaborations sont plus qu’enrichissantes ; elles sont une motivation pour continuer dans cette voie. Dans le même esprit, le fait de relire au moins une fois tous les articles publiés dans notre Revue, même s’ils concernent des sujets qui m’intéressent moins à titre personnel, m’apporte une sensibilité aux évolutions du droit économique en général (droit comptable, droit des sociétés, TVA…) qui m’évite de me cantonner à la seule fiscalité du patrimoine et me conduit à rester à l’écoute des évolutions dans les matières connexes.Que signifie l’écriture pour vous/quelles sont vos motivations personnelles ?
La liberté de traiter un sujet en détail, de me concentrer sur ce qui m’intéresse, de développer mes connaissances et compétences. J’aime écrire sur ce que je voudrais connaître, afin, au terme de la rédaction, d’avoir élargi mes connaissances. Mais même s’il m’est plus aisé d’écrire sur ce que je connais le mieux, je me rends toujours rapidement compte, dès que je prends la plume, qu’il y a toujours matière à approfondissement ou amélioration.Comment avez-vous concilié votre vie privée/votre travail/votre statut d’auteur et/ou de rédacteur (en chef) ?
Je fais en sorte de poser des cadres, dans lesquels ma vie privée d’une part, et ma vie professionnelle de l’autre, peuvent s’ébattre à loisir, mais avec interdiction de passer la frontière, dans un sens comme dans l’autre. Mais pour l’écriture d’un article, je sais que je vais devoir prendre l’équivalent de cinq jours complets de “vacances” !
Qu’attendez-vous de l’édition en ligne (à l’avenir) et qu’est-ce que cela signifie pour le rôle d’auteur tel que nous le connaissons aujourd’hui ?
L’accessibilité, le référencement, le maintien de la qualité éditoriale. A mon sens, l’édition en ligne doit uniquement faciliter la recherche et le référencement des sources. Il s’agit indéniablement d’une évolution extrêmement pratique et utile. Le tout est de ne pas y perdre la volonté d’aller jusqu’au bout du raisonnement que l’on veut tenir, et d’apporter à la recherche le même soin qu’au temps des fiches Bristol, qui nous obligeaient à étudier un sujet de manière transversale… Une grande qualité pour le rédacteur en chef : sa capacité de guider sans contraindre.
Qu’est-ce qui fait de vous/de quelqu’un un bon auteur/rédacteur (en chef) ?
La réflexion scientifique, la remise en question, la mise en perspective historique. Pour le rédacteur en chef : la capacité de guider sans contraindre.
Quels conseils donneriez-vous aux auteurs (plus jeunes) qui en sont encore au début de leur carrière dans l’écriture ?
Ne pas se laisser aller à la facilité de l’approximation. Rester conscient que l’on est responsable de ce que l’on écrit.
Quelle est la valeur ajoutée de Wolters Kluwer pour vous ?
Une maison d’édition aux centres d’intérêt très variés dans la grande diversité des sujets économiques. Dans les matières juridiques et plus spécifiquement la fiscalité, le fait que coexistent des publications générales, accessibles aux professionnels qui n’ont besoin que d’un aperçu ou d’une information rapide, et des contributions très pointues.Je suis très touchée des remerciements pour la qualité des articles publiés, de la part de spécialistes du droit qui ont été mes professeurs ou mes modèles professionnels.
Quelle réaction à votre rôle d’auteur/rédacteur (en chef) de la part de vos pairs, par exemple, est restée dans votre mémoire ?
Des remerciements pour la qualité des articles publiés dans la Revue, de la part de spécialistes du droit qui ont été mes professeurs ou mes modèles professionnels.Une rencontre avec un éminent technicien du droit, qui aurait été improbable si je n’avais pas eu dans un premier temps la qualité de membre du Comité de rédaction des revues Actualités fiscales et Comptabilité et fiscalité pratiques (C&FP), et ensuite de rédactrice en chef de la Revue générale de fiscalité et de comptabilité pratique (RGFCP), et qui a conduit à une relation amicale et de partage depuis plusieurs années
Pourquoi désignez-vous le Recueil de l’enregistrement et du notariat (RGEN) comme votre publication préférée chez Wolters Kluwer ?
On aurait en effet pu s’attendre à ce que je cite la RGFCP, mais j’ai moins d’accroche avec le large éventail des sujets de “ma” propre Revue… bien que je sois très heureuse d’en être la rédactrice en chef, car cela me permet de rester à jour dans d’autres branches du droit, voisines et complémentaires de celles que je pratique au quotidien, tout en me permettant d’ouvrir également, mais pas exclusivement, nos colonnes à la fiscalité du patrimoine. Ce que j’estime également très important, car à ne se documenter que sur une fraction du droit positif, on a aisément tendance à perdre la vue d’ensemble ou à la sensibilité aux évolutions dans des matières connexes, qui ont pourtant très souvent une incidence sur la fiscalité du patrimoine.Mais c’est donc tout simplement parce que le RGEN est la publication qui correspond le plus à mes centres d’intérêts professionnels, et que je consulte très régulièrement. Elle est une référence pour les praticiens de la fiscalité du patrimoine, et elle traite autant les sujets d’actualité, que les sujets de réflexion de fond, avec une qualité aussi remarquable qu’émulative.
Nous offrons une tribune à toutes les opinions doctrinales, tant qu’elles sont étayées et documentées.