Le phishing, une technique d’attaque bien connue
Le phishing reste problématique. « Avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, les attaques de phishing sont de plus en plus réalistes », confirme John Opdenakker. Presque impossibles à identifier, même. « Entre les deepfakes, les autres attaques de phishing et les faux messages convaincants, il devient de plus en plus difficile de distinguer le vrai du faux. C’est pourquoi les solutions (techniques) permettant de vérifier l’authenticité de l’expéditeur sont de plus en plus une nécessité : vous ne pouvez plus vous contenter de supposer que quelque chose est vrai et vous devez constamment rester vigilant. »
Selon Didier Dhaenens, la sensibilisation à ce problème est en effet cruciale. « Le phishing est aujourd’hui le vecteur d’attaque le plus répandu. Nous devons donc suffisamment préparer nos collaborateurs et nos cabinets à y faire face, et cela ne peut se faire qu’en leur fournissant de manière proactive les bons outils, les bonnes informations et les bonnes connaissances. » Si quelqu’un se fait malgré tout piéger, par exemple si son profil LinkedIn est victime d’une attaque de phishing, il est temps de réagir. « Avec l’aide de nos nombreux partenaires, il est alors de notre devoir et de notre responsabilité de détecter, bloquer et résoudre l’attaque le plus rapidement possible. »
L’intelligence artificielle, une épée à double tranchant
« L’intelligence artificielle joue un rôle de plus en plus important dans la cybersécurité. » Et cela, à la fois de manière positive et négative. John Opdenakker précise : « L’intelligence artificielle fonctionne dans les deux sens. D’un côté, les entreprises disposent de nombreux outils utilisant l’intelligence artificielle pour améliorer leur sécurité. Grâce à l’intelligence artificielle, elles parviennent par exemple à détecter plus rapidement les malware. Il existe cependant un revers de la médaille. Il va sans dire que les pirates informatiques recourent eux aussi à l’intelligence artificielle pour rendre leurs attaques plus sophistiquées et maximiser leur efficacité. »
Didier Dhaenens approuve et poursuit : « En réalité, les cybercriminels exploitent encore relativement peu les capacités de l’intelligence artificielle par rapport à ses avancées. C’est une bonne chose, car nous, nous l’utilisons pour optimiser notre sécurité et détecter plus rapidement les menaces. » La cybersécurité n’est évidemment pas qu’un problème technologique. C’est aussi un défi humain. Didier Dhaenens l’affirme : « Les erreurs humaines restent, en effet, l’une des principales causes de fuites de données. Il est de notre responsabilité de le rappeler. »
Les cabinets d’expertise comptable ne sont pas des cibles, mais…
« Il est rare que les cabinets d’expertise comptable soient spécifiquement ciblés », souligne Didier. « En effet, la cybercriminalité est hyperopportuniste. Les pirates informatiques scannent, pour ainsi dire, l’ensemble d’Internet à la recherche de vulnérabilités. Les attaques ciblées ne constituent en réalité qu’une fraction de toutes les attaques. » Pourtant, ces intrusions hasardeuses peuvent s’avérer payantes. En particulier lorsque les pirates accèdent « par hasard » aux données sensibles d’un cabinet d’expertise comptable. « Une fois à l’intérieur, ils se rendent rapidement compte qu’un cabinet détient une quantité considérable de données sensibles. Une attaque fortuite devient alors soudainement très lucrative. »
John Opdenakker partage cet avis. « Bien que les cabinets d’expertise comptable ne soient pas des cibles en soi, ils doivent être conscients de leur rôle crucial. En effet, les cabinets d’expertise comptable traitent des informations confidentielles et gèrent d’énormes quantités de données sensibles. » Et ce, tant sur le plan financier que personnel. « Ce type d’informations a évidemment une grande valeur, et les cybercriminels peuvent les exploiter pour faire chanter des entreprises ou des individus, ou pour commettre des fraudes financières. Prévenir vaut toujours mieux que guérir. »