L’IA générative pour le secteur fiscal
La législation fiscale est en constante évolution. OpenAI, l’un des fournisseurs d’IA générative les plus connus du moment grâce à ChatGPT, travaille avec des sources qui ne vont pas au-delà de 2021. En tant que fiscaliste ou comptable, vous passez donc à côté de toutes les dernières modifications législatives, ce qui rend l’outil de facto inutilisable pour la plupart des applications fiscales. Et même si ChatGPT actualisait ses sources tous les jours, vous ne seriez pas encore sûrs que ces dernières modifications apparaissent dans les résultats. En effet, l’algorithme anticipe toujours le prochain mot du texte. Des combinaisons de mots dans des domaines spécifiques sont donc souvent éclipsées par des combinaisons plus générales, car celles-ci sont bien plus nombreuses sur Internet.
L’IA générative n’a-t-elle donc aucune raison d’être dans le secteur ? Si. Aujourd’hui, j’entends dire que de nombreux conseillers fiscaux et juristes fiscalistes utilisent ChatGPT. Ils demandent à l’outil de suggérer des formules pour certains calculs ou de résumer des textes de loi.
Pour plus de valeur ajoutée, il faudrait à terme une technologie d’IA générative sous-jacente sur laquelle les professionnels de la fiscalité pourraient vraiment compter : un outil qui repose sur un contenu validé, incluant toutes les dernières mises à jour et modifications législatives. En outre, un algorithme adapté est nécessaire. Un modèle qui génère des résultats corrects, même lorsque certaines informations n’apparaissent qu’une seule fois dans les sources.
C’est précisément sur ce problème que nous menons activement des recherches chez Wolters Kluwer. Cela implique un développement avancé, où le modèle linguistique est entraîné de manière de plus en plus poussée. Cela nécessite une collaboration continue entre plusieurs spécialistes, comme des data scientists et des experts dans leur domaine, qui valident systématiquement les résultats avec leur expertise approfondie et adaptent le système.
Nombre de nos outils numériques comportent d’ailleurs déjà des composants d’IA. Dans le domaine de l’e-fiscalité, nous avons de nombreux chatbots, outils d’analyse et autres applications pratiques, qui fournissent immédiatement une réponse claire et correcte à chaque question.
C’est ce dont le secteur semble avoir le plus besoin aujourd’hui : des informations rapides et fiables, entièrement adaptées au contexte fiscal. Cependant, cela peut changer rapidement lorsqu’un nouveau modèle linguistique devient moins générique.