Un million et demi de PME européennes dans le collimateur
La directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD) oblige plus de 50 000 grandes entreprises européennes à établir chaque année un rapport de durabilité et à faire valider leurs efforts par une partie externe. Cela ne veut pas dire que les PME ne sont pas concernées, car, selon le raisonnement de la Commission européenne, la durabilité d’une grande entreprise dépend de la durabilité de l’ensemble de sa chaîne de valeur, y compris ses produits et services, ses relations d’affaires et sa chaîne d’approvisionnement. En réalité, on estime que 1,5 million de PME seront affectées par la CSRD.
« De nombreuses PME devront aussi rendre compte annuellement de leurs efforts de durabilité », explique Jeroen De Muynck du bureau d’expertise comptable ou fiduciaire Van Havermaet. « Leur rapport sera plus concis que celui des grands acteurs, mais les petits entrepreneurs devront tout de même se conformer aux exigences. »
Approbation de l’expert-comptable
Ils se feront sans doute aider par leur expert-comptable. « Pour l’instant, le rôle exact de l’expert-comptable n’est pas encore clair », affirme Jocelijn Geurts, experte ESG. « Mais aux Pays-Bas, où la législation sur la publication d’informations en matière de durabilité est un peu plus avancée, l’expert-comptable doit donner son approbation avant qu’un rapport de durabilité puisse être soumis. Il est fort probable que notre pays suive cet exemple. »
Collaborations avec les réviseurs d’entreprises et les concurrents
Des opportunités et des défis sont à attendre. « Les experts-comptables pourraient devenir des conseillers en matière de durabilité et de publication d’informations », indique Jeroen De Muynck. « Ils devront pour ce faire collaborer étroitement avec les réviseurs d’entreprise et trouver les collaborateurs adéquats. Ce dernier point ne devrait pas poser de problème, car de nombreuses hautes écoles et universités proposent aujourd’hui déjà des formations sur l’ESG. »
Les collaborations entre les bureaux d’expertise comptable ou fiduciaire s’avèrent elles aussi utiles. Van Havermaet organise des formations sur la publication d’informations en matière de durabilité pour les petits bureaux. « En nous entraidant et en partageant nos connaissances, nous allons plus loin qu’en nous considérant comme des concurrents, car pour bien informer ses clients, chaque expert-comptable aura besoin de connaissances de base sur le sujet. »