Les travailleurs âgés sont une ressource précieuse au travail. Ils ont des années d’expérience, une connaissance approfondie des processus et, souvent, une grande loyauté envers l’organisation. Ils présentent cependant un risque plus élevé d’absentéisme, un phénomène souvent étonnamment lié à l’obsolescence progressive de leurs compétences. Cet élément, moins visible, mais tout à fait déterminant est encore trop souvent négligé dans les politiques de bien-être. Source: senTRAL
Auteur(s): Geert Van Cauwenberge
Les travailleurs âgés sont particulièrement touchés par cette réalité. Ils reçoivent souvent moins de formation, ont un accès réduit aux opportunités de développement et se montrent parfois plus réticents envers les nouvelles technologies. Cela génère des sentiments d’insécurité, de frustration et l’impression d’être en décalage avec l’équipe ou l’organisation.
En tant que conseiller en prévention ou médecin du travail, vous jouez un rôle essentiel dans le repérage de ces signaux. L’obsolescence des compétences n’est pas toujours indiquée comme raison directe de l’absence, mais elle constitue un facteur de stress sous-jacent qui contribue fortement à l’absentéisme mental.
Auteur(s): Geert Van Cauwenberge
Qu’est-ce que l’obsolescence des compétences ?
On parle d’obsolescence des compétences lorsque les compétences dans lesquelles un employé excellait autrefois ne correspondent plus vraiment aux exigences actuelles du poste. Pensons, par exemple, au personnel administratif, contraint d’utiliser de nouveaux outils en raison de la numérisation, ou aux techniciens, qui doivent apprendre à travailler avec des systèmes automatisés. Les connaissances et l’expérience ne disparaissent pas, mais elles deviennent simplement moins adaptées au nouveau contexte.Les travailleurs âgés sont particulièrement touchés par cette réalité. Ils reçoivent souvent moins de formation, ont un accès réduit aux opportunités de développement et se montrent parfois plus réticents envers les nouvelles technologies. Cela génère des sentiments d’insécurité, de frustration et l’impression d’être en décalage avec l’équipe ou l’organisation.
Lien avec le burn-out et l’absentéisme
Les recherches montrent que l’obsolescence des compétences n’est pas sans conséquence. Une étude à grande échelle menée aux Pays-Bas auprès de quelque 4500 travailleurs confirme que les travailleurs âgés ayant des compétences obsolètes souffrent davantage d’épuisement émotionnel, affichent un moindre engagement professionnel et connaissent un absentéisme plus important (et plus long).
Ce phénomène repose sur un double mécanisme. D’une part, l’obsolescence des compétences engendre du stress et des symptômes de burn-out. D’autre part, elle réduit l’engagement au travail, ce qui conduit à une hausse de l’absentéisme. Le travailleur ne se sent plus aussi utile ni aussi considéré, ce qui l’amène à se distancier de l’organisation.
Conséquences sur le lieu de travail
Si cette problématique n’est pas prise en compte, elle peut avoir des répercussions plus larges au sein des équipes et des organisations. Le sentiment d’inutilité démotive et affecte la dynamique d’équipe. Le fossé entre les jeunes et les travailleurs plus âgés se creuse, et l’entreprise perd un savoir précieux lorsque des collègues expérimentés se retirent ou s’absentent pour une longue durée.En tant que conseiller en prévention ou médecin du travail, vous jouez un rôle essentiel dans le repérage de ces signaux. L’obsolescence des compétences n’est pas toujours indiquée comme raison directe de l’absence, mais elle constitue un facteur de stress sous-jacent qui contribue fortement à l’absentéisme mental.