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Compliance07 février, 2022

Conseils en matière d’application de la hiérarchie de la prévention

Du point de vue d’un SDGR, ou « système dynamique de gestion des risques », il est clair que des mesures de protection s’imposent pour éviter les accidents et incidents. Mais quelles sont les mesures à adopter en priorité ? Découvrez ce qu’est la hiérarchie de la prévention, quels sont les conseils les plus pertinents à appliquer et en quoi consistent les sept niveaux de cette hiérarchie.

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Hiérarchie de la prévention : qu’est-ce que c’est ?

La hiérarchie de la prévention est un classement des différents types de mesures que vous pouvez prendre pour contrer un danger donné. En d’autres termes, elle vous aide à fixer des priorités. Vous sélectionnez les mesures par ordre chronologique et donnez la priorité à celles qui ont le plus d’impact sur le danger. L’objectif final est d’aboutir à une situation de sécurité acceptable, pour laquelle l’employeur utilise une mesure ou une combinaison de différentes mesures. La hiérarchie de la prévention est utilisée depuis les années 1950 parce qu’elle correspond parfaitement au concept de base de l’action préventive.

Conseils en matière d’application de la hiérarchie de la prévention

Conseil : évaluez de façon répétée

Quel que soit le niveau de sécurité dans la conception d’une machine ou d’un environnement, il y aura toujours quelque part un danger qu’il vous sera impossible d’exclure. En revanche, un faux sentiment de sécurité résultant de mauvaises mesures ou de mesures incomplètes est beaucoup plus dangereux. Il est par conséquent important de sélectionner les bonnes mesures de protection et de réévaluer sans cesse la nouvelle situation. Il convient de tenir compte de l’impact sur les personnes, l’environnement et la technique.

Le risque résiduel doit être un résultat satisfaisant dans lequel il n’y a pratiquement aucun risque pour les collaborateurs. Les mesures doivent de préférence éliminer le risque ou, à tout le moins, le réduire à un niveau acceptable.

Conseil : trouvez des solutions à la source

Osez remettre en question la conception et cherchez des solutions aux risques à la source.

Par exemple : sur les chantiers temporaires et mobiles, le coordinateur de la sécurité — conception examine la situation pendant la phase de conception. Il remettra en question la conception si elle engendre des situations dangereuses. Une politique d’achat solide permet d’éviter les achats ou projets dangereux dès le départ. De toute manière, il est beaucoup plus laborieux de corriger ou de réduire les risques dans des situations ou des processus existants.

Conseil : appliquez la hiérarchie de la prévention ensemble

L’évaluation des mesures doit se faire avec objectivité. Il est utile et même primordial à cet égard d’impliquer activement les collaborateurs. Important : n’oubliez pas non plus que le CPPT doit se prononcer sur tous les projets, mesures et moyens à mettre en œuvre qui, directement ou indirectement, immédiatement ou à terme, peuvent avoir des conséquences sur le bien-être des travailleurs lors de l’exécution de leur travail.

Conseil : cernez tous les aspects

Comment procéder à une réflexion objective lors de l’établissement de l’ordre de priorité des mesures ? En répertoriant tous les paramètres en jeu.

Par exemple : Au moment de choisir entre une protection antichute collective ou individuelle, vous tenez compte d’un grand nombre de paramètres. Les coûts récurrents d’inspection, de formation et d’entretien d’une protection individuelle peuvent représenter une somme importante et justifier l’achat plus coûteux d’une protection collective. La facilité d’utilisation doit cependant aussi être prise en compte lors du choix.

Bien que notre objectif soit d’éliminer le danger, ce n’est pas toujours possible. Il nous faut alors trouver une alternative moins dangereuse. Vous vous lancez dans la conception d’un nouveau produit ou d’un nouveau modèle ? Dans ce cas, veillez à rester attentif aux ajustements organisationnels nécessaires, en plus des interventions techniques.

Conseil : attaquez-vous au fond du problème, et pas seulement aux éléments faciles à corriger

La hiérarchie de la prévention en une métaphore

Imaginez un grand bocal vide. Remplissez-le de balles de tennis jusqu’à ce que vous ne puissiez plus en faire entrer une seule. Est-il plein cette fois-ci ? Oui ? Mais attendez ! Voici maintenant un sac de billes. Versez-les dans le bocal, entre les balles de tennis, et secouez bien jusqu’à ce que plus une seule ne puisse entrer. Est-il plein cette fois-ci ? Non ? En effet ! Vous pourriez facilement y verser un gobelet de sable, qui viendrait combler les interstices entre les balles de tennis et les billes, jusqu’à ce que le récipient soit plein à craquer.

Dans cette métaphore, les balles de tennis représentent vos projets importants. Les billes sont les plus petites tâches et le sable correspond aux petites choses de la vie (Facebook, la télévision et ce genre de passe-temps). La principale leçon à retenir, c’est que si vous commencez par remplir le bocal de sable, vous n’arriverez jamais à y faire entrer les balles de tennis et les billes. Il en va de même pour vos tâches et projets. Donc, quand vous établissez votre planning, vous devez toujours tenir compte de vos priorités en premier lieu.

La même logique s’applique à la hiérarchie de la prévention. Commencez par appliquer les mesures de prévention en haut de la hiérarchie, car ce sont ces « balles de tennis » qui ont le plus d’impact sur les risques. Ensuite seulement, ou quand vous n’aurez plus de balles de tennis, vous pourrez ajouter les billes et le sable.

Les sept niveaux de la hiérarchie de la prévention

Que contient cette « hiérarchie de la prévention » ?

  1. Au sommet, on trouve l’« élimination du danger », il s’agit de l’approche « à la source »
  2. Si c’est impossible, descendez d’un niveau et procédez à la « substitution du danger ». Dans ce cadre, un outil de travail est remplacé par un autre outil au fonctionnement similaire, mais moins dangereux.
  3. Quand ce n’est pas possible, réduisez les risques via le recours à des équipements de protection collective (EPC). Ceux-ci n’exigent pas d’intervention active du travailleur.
  4. Au niveau en dessous, on trouve les équipements de protection individuelle (EPI).
  5. Encore un étage en dessous, nous avons les mesures organisationnelles, comme les formations et les méthodes de travail ainsi que la surveillance de la santé par le médecin du travail.
  6. Nous retrouvons ensuite les mesures de limitation des dommages restantes, comme les premiers secours en cas d’accident et le plan d’urgence.
  7. 7. Enfin, tout en bas, on trouve la signalisation, par exemple les marquages et les pictogrammes.


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Plusieurs actions nécessaires pour une situation complètement sûre

Dans la pratique, les mesures de prévention impliqueront une combinaison des différents niveaux de la hiérarchie.

Par exemple : En cas de danger de chute, l’installation d’une balustrade n’est pas suffisante en tant que dispositif antichute collectif. Il convient également d’élaborer des instructions quant au comportement de sécurité correct à adopter dans l’environnement de cette balustrade. Il faut attirer l’attention des collaborateurs, par le biais d’une formation et d’un pictogramme, sur les restrictions qui existent dans l’utilisation des échelles, escabeaux et échafaudages à proximité d’une balustrade afin qu’ils en prennent conscience.

Importance d’un bon planning

Plus une mesure est classée en haut de la hiérarchie, plus son impact est important, mais plus l’effort à consentir est grand. Parfois, nous restons les yeux rivés sur les marches inférieures de l’échelle : « Où est le pictogramme qui indique la présence d’un extincteur ?! » et « Ce travailleur ne porte pas de casque de sécurité ! ».

Ces balles de tennis sont grandes, lourdes et difficiles à faire entrer dans le bocal. Surtout lorsque celui-ci contient déjà des billes et des grains de sable. Mais il vaut la peine de savoir qu’elles existent. Vous ne devez pas nécessairement toutes les faire entrer dans votre bocal déjà bien rempli, mais vous pouvez au moins les passer en revue. Une fois par an, vous pouvez peut-être examiner plus en profondeur ce que vous pouvez faire avec ces balles de tennis. Pourriez-vous les faire entrer dans le bocal de la prochaine année calendrier ? Ou dans la grande boîte de bocaux pour les cinq prochaines années ?

La version détaillée de cet article est disponible sur senTRAL, dans En Pratique, avec pour titre « La hiérarchie de la prévention. Une étape fondamentale dans la protection des travailleurs ».

Auteurs : Marc Hoppenbrouwers, Edelhart Kempeneers

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