déconnexion
Legal20 mars, 2024

Le droit à la déconnexion

Auteur(s): Partena Professional (Catherine Mairy)

Professionnel RH ? Testez la base de données SocialEye et approfondissez cette question, ainsi que d'autres sujets relatifs aux ressources humaines.

Introduction

La loi du 3 octobre 2022 prévoit un droit à la déconnexion, c’est-à-dire le droit pour le travailleur de ne pas être connecté aux outils numériques professionnels (GSM, smartphone, PC, e-mail, etc.) en dehors de son horaire de travail.
L’objectif poursuivi est double: garantir le respect des périodes de repos et de congé du travailleur mais également sa vie privée et familiale.
Ce droit est inséré dans la loi du 26 mars 2018 relative au renforcement de la croissance économique et de la cohésion sociale (art. 16 à 17/2).

La date limite pour l’accomplissement des formalités avait été fixée au 1er avril 2023.

Sources légales

  • L. du 26 mars 2018 relative au renforcement de la croissance économique et de la cohésion sociale (M.B., 30.03.2018).
  • L. du 3 oct. 2022 portant des dispositions diverses relatives au travail (M.B., 10.11.2022).

Employeurs concernés

Toutes les entreprises qui relèvent du champ d’application de la loi du 5 décembre 1968 sur les CCT et les commissions paritaires doivent assurer un droit à la déconnexion si elles occupent au moins 20 travailleurs (art. 16).

Conclusion d’une convention collective de travail ou adaptation du règlement de travail

Le droit à la déconnexion doit faire l’objet dans les entreprises concernées (art. 16):

  • d’une convention collective de travail (CCT) d’entreprise;
  • ou, à défaut, d’une disposition dans le règlement de travail

La CCT d’entreprise ou, à défaut, le règlement de travail doit prévoir (à tout le moins) (art. 17):

  • les modalités d’application du droit à la déconnexion: fermeture de l’accès au serveur informatique de l’entreprise durant certaines plages horaires, mention du caractère non impératif d’une réponse immédiate dans la signature automatique des e-mails, etc.;
  • les consignes d’utilisation des outils numériques professionnels: s’abstenir de répondre aux e-mails et appels professionnels en dehors de l’horaire de travail, activer un message d’absence en cas d’indisponibilité, etc.;
  • les formations et les actions de sensibilisation mises en place pour prévenir tout usage déraisonnable de ces outils et les risques qui en découleraient (ex.: burn-out).

Attention

Indépendamment de la concertation requise dans le cadre de la conclusion d’une CCT ou de la modification du règlement de travail, il y a lieu également de consulter préalablement les (représentants des) travailleurs sur certains aspects de la déconnexion comme, notamment, ceux en matière de bien-être au travail.

CCT interprofessionnelle ou sectorielle ?

L’obligation de conclure une CCT d’entreprise ou de modifier le règlement de travail n’est pas d’application si une CCT interprofessionnelle ou sectorielle rendue obligatoire par arrêté royal règle (au moins) contient les trois éléments décrits supra (voyez Conclusion d’une convention collective de travail ou adaptation du règlement de travail) (art. 17/2). 

Voyez l’aperçu des dérogations sectorielles repris dans SocialEye.

Source: Commentaire pratique dans SocialEye.

Legalworld
Legalworld Newsletter
Comme 7 500 autres experts, vous recevrez chaque mois les dernières actualités et des informations précieuses sur le secteur juridique.
Back To Top